À PROPOS DE LA MÉNOPAUSE
La ménopause survient lorsque les règles cessent définitivement vers l’âge de 51 ans pour les Canadiennes et est causée par le déclin de la fonction ovarienne et des niveaux d’œstrogènes. La ménopause naturelle (c’est-à-dire non provoquée par une intervention chirurgicale) est précédée par les années de péri-ménopause, au cours desquelles les niveaux d’hormones fluctuent et un certain nombre de symptômes peuvent apparaître et avoir un impact sur la qualité de vie. Si certaines femmes passent à travers la ménopause avec un minimum de symptômes, la majorité (80%) auront des symptômes vasomoteurs gênants tels que des sueurs nocturnes et/ou des bouffées de chaleur. En outre, 50 à 80 % des femmes présenteront des symptômes du Syndrome Génito-urinaire de la Ménopause (SGUM), tels que la sécheresse vaginale, la douleur lors des rapports sexuels, l’augmentation de la fréquence urinaire, l’incontinence (perte de contrôle de la vessie) et les infections récurrentes des voies urinaires (“infections de la vessie”). Les troubles du sommeil et de l’humeur, les douleurs articulaires, les problèmes de mémoire, le “brouillard cérébral”, les changements dans la répartition des graisses corporelles et les changements dans la libido sont d’autres symptômes fréquents.
De nombreuses femmes connaissent le terme “traitement hormonal substitutif” ou “THS”. Bien que ce terme soit utilisé dans différents pays et contextes, au Canada, nous utilisons le terme ” hormonothérapie ménopausique ” pour désigner l’utilisation d’hormones pour traiter la ménopause et les symptômes de la ménopause.
L’hormonothérapie ménopausique systémique est considérée comme le traitement le plus efficace des symptômes vasomoteurs. Des options non hormonales, bien que souvent moins efficaces, sont également disponibles. L’hormonothérapie de la ménopause peut également avoir des effets bénéfiques sur le sommeil, l’humeur, la santé des os et la qualité de vie de la femme. Il existe d’autres options non hormonales pour traiter ces symptômes, dont vous pouvez discuter avec votre prestataire de soins de santé.
Les lubrifiants vaginaux (utilisés pour réduire les frottements pendant l’activité sexuelle) et les hydratants (produits destinés à maintenir les tissus vaginaux humides), ainsi que les thérapies hormonales à action locale, sont indiqués et utiles pour le traitement des symptômes de la ménopause.
Les patientes ne savent pas toujours si leurs symptômes de la quarantaine sont dus à la ménopause ou sont réticentes à entamer une conversation avec leur prestataire de soins de santé. L’outil MQ6 permet un dépistage rapide et efficace des symptômes de la ménopause. Prenez une minute pour remplir le questionnaire ici.
De plus amples informations sur la ménopause, rédigées à l’intention des consommateurs, sont disponibles sur les sites web Canadiens de la Société Canadienne de la Ménopause et de MenopauseandU.
PARLER À VOTRE PROFESSIONNEL DE LA SANTÉ
Si vous avez répondu oui à l’une des questions 1 à 6 de l’outil MQ6, cela signifie que vous présentez des symptômes dont nous vous encourageons à discuter avec votre professionnel de la santé. Si vous présentez des symptômes vasomoteurs ou ceux du syndrome génito-urinaire de la ménopause, tels que sécheresse vaginale, douleurs, problèmes de vessie, infections urinaires récurrentes, etc. (c’est-à-dire si vous avez répondu oui aux questions 2, 3 et/ou 4), des traitements spécifiques de la ménopause peuvent être indiqués. Il s’agit des thérapies hormonales de la ménopause (THM) et des options de traitement non hormonal. Si vous avez des troubles du sommeil et/ou de l’humeur (questions 5 et 6), bien que ces symptômes ne constituent pas à eux seuls une indication pour l’hormonothérapie ménopausique, de nombreuses interventions peuvent être discutées.
Pensez à imprimer vos réponses à l’outil MQ6 et à les présenter à votre professionnel de la santé pour l’aider à entamer la conversation ! Vous pouvez l’orienter vers ce site Web où il pourra se renseigner sur l’outil MQ6 ainsi que sur d’autres outils utiles pour la prise en charge de la ménopause.
À PROPOS DE L'HORMONOTHÉRAPIE
Les thérapies systémiques sont des médicaments thérapeutiques qui sont pris par voie orale ou appliqués sur la peau et qui sont absorbés dans la circulation sanguine. Ces médicaments agissent sur les récepteurs hormonaux dans l’ensemble de l’organisme pour soulager les symptômes tels que la réduction des symptômes vasomoteurs (c’est-à-dire les bouffées de chaleur ou les sueurs nocturnes). L’HTM systémique agit également pour préserver la densité osseuse et prévenir la perte osseuse qui conduit à l’ostéoporose et peut soulager les symptômes de la GSM (voir la section ” À propos de la ménopause ” ci-dessus). L’HTA peut également avoir d’autres effets bénéfiques sur la santé.
Les thérapies hormonales à action locale comprennent des crèmes, des comprimés ou des anneaux vaginaux contenant des hormones, qui libèrent des hormones directement dans le vagin. Ce groupe de médicaments comprend également des thérapies orales qui apportent un bénéfice au vagin et aux tissus environnants, ce qui peut améliorer la sécheresse vaginale, la douleur lors de l’activité sexuelle et certaines plaintes urinaires.
Les lignes directrices recommandent les traitements systémiques de l’HTA lorsque les patientes présentent des symptômes vasomoteurs (avec ou sans symptômes au niveau du vagin/de la vessie, etc.), ou lorsqu’elles ont besoin d’une protection osseuse pour prévenir la perte osseuse, ou encore lorsqu’elles traitent une ménopause qui survient chez des femmes plus jeunes (<45 ans). En revanche, lorsque les symptômes des patientes se limitent à ceux de la GSM, les traitements à action locale sont conseillés.
Les lignes directrices scientifiques sur la ménopause s’accordent sur le fait que l’hormonothérapie ménopausique systémique est plus sûre lorsqu’elle est instaurée chez des femmes de moins de 60 ans ayant fait l’objet d’un dépistage approprié ou dans les 10 ans qui suivent leurs dernières règles. Le traitement doit être individualisé et accompagné de conseils appropriés concernant les risques du traitement et la manière dont ces risques sont affectés par des facteurs tels que l’augmentation de l’âge, la durée du traitement et les spécificités du produit choisi. Il n’existe pas de “règle des cinq ans” ni de durée fixe de traitement. Certaines femmes peuvent continuer à utiliser l’hormonothérapie en toute sécurité jusqu’à la soixantaine, sous la supervision de leur professionnel de la santé.
Un excellent résumé des avantages et des risques liés à l’hormonothérapie est disponible ici.
PROMOTION DE LA SANTÉ EN PÉRIODE DE MÉNOPAUSE
La soixantaine est-elle la nouvelle quarantaine ? La périménopause (et la postménopause) est un moment important pour revoir le profil de santé préventif d’une femme et pour identifier les interventions visant à prévenir les maladies, à maintenir la qualité de vie, à promouvoir la longévité et à traiter les symptômes postménopausiques. Que peuvent encore suggérer les professionnels de la santé ou que peuvent faire les femmes pour optimiser leur santé après la ménopause ?
La postménopause est associée à des risques accrus de cancer, d’ostéoporose et de fracture osseuse, de maladie cardiaque, de diabète et de développement de troubles cognitifs ou de démence. Il s’agit de conditions importantes qui affectent à la fois la longévité et la qualité de vie.
Pour les femmes : demandez-vous si vous faites tout ce qui est en votre pouvoir pour vieillir en bonne santé. Voir les recommandations ci-dessous.
Pour les professionnels de la santé : envisagez les recommandations et interventions suivantes :
- Examinez le dépistage préventif du cancer de votre patient conformément aux directives sanitaires locales, comme le test de Papanicolaou, les mammographies et le dépistage du cancer du côlon.
- Discuter de la santé des os. Les fractures chez les femmes âgées contribuent de manière significative à la morbidité et à la mortalité.
- Votre patiente a-t-elle besoin d’une évaluation des fractures ? Envisagez l’outil FRAX et/ou l’ostéodensitométrie pour évaluer le risque de fracture (par exemple, l’ostéodensitométrie chez les femmes à faible risque à partir de 65 ans). (p. ex. ostéodensitométrie chez les femmes à faible risque à partir de 65 ans).
- Discuter de la prévention : protéines alimentaires adéquates, apport suffisant de calcium et de vitamine D, exercice de port de poids et entraînement à la résistance. Les femmes doivent calculer leur apport actuel en calcium afin d’évaluer la nécessité d’une supplémentation, car l’apport de la plupart d’entre elles est insuffisant. De plus amples informations et un calculateur de calcium sont disponibles ici.
- Prendre en compte la santé cardiovasculaire
- Évaluer les habitudes en matière de tabagisme, de consommation d’alcool, d’alimentation et d’exercice physique.
- Évaluer l’obésité. Viser à maintenir un poids corporel idéal (IMC 18-25). L’obésité est associée à un risque de maladie cardiaque, de thromboembolie veineuse et de divers cancers, dont le cancer du sein.
- Mesurer le tour de taille, car l’adiposité centrale confère un risque métabolique.
- Prendre la tension artérielle une fois par an. Traiter l’hypertension.
- Demander des analyses de sang pour les lipides (cholestérol et triglycérides) et le diabète (hémoglobine A1C) à une fréquence conforme aux directives locales.
- Encourager les interventions en faveur d’un mode de vie sain pour le cœur, telles que le programme “Life’s Essential 8” de l’American Heart Association.
- Prenez en compte la santé du cerveau. De nombreuses recommandations relatives à la santé du cerveau font écho à celles concernant la santé du cœur ! Voici quelques exemples d’interventions utiles :
- Alimentation saine : envisager un régime de type méditerranéen, des super-aliments, des légumes crucifères.
- Promouvoir une durée de sommeil adéquate : idéalement entre 7 et 8 heures par nuit.
- Faire de l’exercice:
- Au moins 150 minutes par semaine d’exercices aérobiques d’intensité modérée. Cela augmente le BDNF, une molécule cérébrale importante liée à l’apprentissage et à la mémoire.
- Envisagez d’ajouter des exercices de musculation pour les grands muscles du haut et du bas du corps (20 minutes 3 fois par semaine) pour en tirer davantage de bénéfices.
- Stimulez votre cerveau : apprenez de nouvelles compétences, écoutez des podcasts, développez de nouveaux passe-temps.
- Gérer efficacement le stress.
- Traiter la dépression.
- Encourager une attitude positive/optimiste.
- S’engager dans une interaction sociale !
- Minimiser l’exposition à la pollution de l’air.
RESSOURCES POUR LES PATIENTS
Vous trouverez ci-dessous une liste de ressources professionnelles pour les consommateurs, avec des informations écrites, des vidéos et des podcasts très utiles.
De plus amples informations pour les consommateurs canadiens, y compris des ressources de défense, telles que la Fondation Canadienne de la Ménopause, sont disponibles sur le site web de la Société Canadienne de la Ménopause.
Il existe un certain nombre d’autres groupes de défense des consommateurs et de ressources que l’on peut trouver en effectuant une recherche en ligne à l’aide de termes tels que ménopause, consommateur, éducation ou défense